DRAPEAUX ROUGES (5 libres)

Elle n'est pas suicidaire, juste amoureuse. Chaque fois qu'elle saute du toit d'un immeuble, chaque fois qu'elle se coupe les veines, chaque fois qu'elle essaie de se noyer, elle souhaite juste mourir pour rejoindre son unique amour, mais le principe de ne pas pouvoir mourir a New Hope lui coupe l'herbe sous le pied. La bloque sur place, lui fait souffrir le martyr et la fait pleurer comme une enfant à chaque fois, car si la mort ne vient pas, la douleur, si - même si son corps guérit. Cette fille qui veut être appelée gothique, cette fille qui trouve les vampires de ce monde totalement nuls (juste des imposteurs !), Lullaly, n'est pas suicidaire, juste collante. Un genre de super glue qui colle à tout ce qui lui montre, ne serait-ce qu'une seule fois, un peu de gentillesse. Être poli avec elle, c'est comme un pacte avec le diable. Cette fille est un danger public, et elle n'est pas suicidaire ; juste folle.

Petite princesse qui n'a rien pu faire même en distribuant un milliard de fleurs pour la paix. Princesse Naine qui a prié de toute son âme pour la paix, qui a sauté dans la bataille pour avoir une fin pacifique avec ses tendres fleurs. Une enfant qui a encore des idéaux trop grands en elle. Le rapprochement des deux mondes veux dire aussi plus de races en un lieu, et comment arriver à tous s'entendre alors qu'avec toutes les races qui peuplaient déjà Omega c'était impossible ? Chacun chez soi et tout le monde se porte mieux, beaucoup mieux. Avec ses fleurs et son courage elle pourra faire bouger le monde, elle en est convaincue.

Il y a la photographie et puis le reste. Il y a la photographie et puis, en réalité, rien d'autre. Quand elle était enfant, quand on lui a offert son premier appareil photo et elle se promit de photographier Oméga en entier. De prendre chaque chose de ce monde en photo, et qu'importe la guerre, elle le ferait. Mais manque de bol, Oméga n'est plus. Il y a New Hope, mais à choisir elle préfère faire son possible pour qu'Oméga soit de nouveau là pour réaliser son rêve. Ulcia est une fille très silencieuse qui ne parle presque pas et ne vit que cachée derrière son amour d'appareil photo. Certaines personnes la croient muette, mais ce n'est pas le cas, car quand elle parle avec d'autres personnes (notamment ses amis) vous pouvez être certains que c'est une vraie petite vipère quand l'envie lui prend.

La guerre peut prendre beaucoup à un homme, vraiment beaucoup. À l'ange, ça lui a coûté sa maison, sa femme, son monde, son esprit, sa raison. Il est victime de ce que certains appellent le syndrome du soldat, il se croit toujours en guerre, veut se battre pour son peuple, il veut dominer les autres pour sa patrie. Il est inoffensif, souvent sous cachets, mais il les oublie trop souvent et il n'est pas rare qu'il se mette à clamer en faveur de la séparation des mondes et qu'il vaincra et libérera sa femme envers et contre tout, sautant sur les tables où il est censé lire des histoires. Il fait doucement rire à force, mais n'en reste pas moins un malade.

Il y a ceux qui ne pensent qu'à eux. Qui feront tout et n'importe quoi pour eux et seulement eux. Des égoïstes en puissance. Avette, elle, fait ça pour son père. Tout son monde tourne autour de lui et le fait de pouvoir un jour lui rendre la raison, lui rendre une vie normale sans un constant besoin de combat. Pourtant elle s’accroche à ceux qu'il y a autour, dont elle tente de copier le sourire et la bonne humeur. Un jour, elle vivra comme tout le monde. Pour le moment elle doit donner encore une fois ses pilules à son père avant la catastrophe, parfois après en soupirant, les joues rougies, s'excusant platement de tout ça.